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Robin Decourcy
Alliant des pratiques aussi distinctes que la peinture, la performance, le dessin, l'installation, la danse ou la mise en scène, le travail de Robin Decourcy peut difficilement être défini en tirant le fil rassurant du médium. Capable de traverser l'Espagne, plusieurs mois durant, avec un âne (notamment), d'installer au milieu d'une galerie un épais volume de ronce sèche, ou de mettre en place des dispositifs de performances touchant à des problématiques liées à une forme d'introspection, il jouit sans relâche de sa liberté pour échafauder une œuvre dont l'enjeux se situe par-delà la forme. Sa peinture elle-même semble avoir compris que la facture est une limite, elle se refuse alors à la question du style et s'autorise un champ d'intervention ouvert.
Plus que la nature purement formelle des œuvres, ce qui fait lien dans le travail de Robin Decourcy se trouve d'abord dans le rapport (qu'on pourrait qualifier d'intime) que l'artiste entretient avec ses sujets. L'individu est au cœur de ses recherches artistiques, que ce soit à travers le traumatisme, le stéréotype, le commentaire, l'identité, il se donne à voir dans sa complexité. Aussi les "non-dits", le "soucis de soi", l'histoire personnelle, l'illusion... occupent-ils une place prépondérante, ces axes de recherches s'articulent aux questions du déplacement, de la fuite et parfois de la disparition.
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