MÉMOIRE
LE POUVOIR DE L’ESPRIT PAR LEQUEL ON SE REMÉMORE LES FAITS.
Devant ce qui était une fois le WOHNKOMBAT 9. PLATTENBAU à son mieux. Ils sont démontés petit à petit, morceau par morceau. Les façades ont été tranchées et laissées telles de monumentales maisons de cartes, des squelettes en dalles de béton. Nous pouvons suivre la DÉCONSTRUCTION en détail. Chaque boîte a été éventrée; des restes d’espace intime sont encore présents sur les murs. Il semble indiscret de se promener à la recherche de traces d’intérieurs habités il y a quelque temps. Les minces cloisons me laissent imaginer les bruits d’à côté. Des bruits qui voyageaient d’étage en étage vous faisaient participer à la vie de votre voisin. Accompagnée par quelqu’un qui habitait ici et qui n’avait jamais voulu partir jusqu’à ce qu’elle en devienne la dernière locataire. Difficile de comprendre ce qui la retenait. Il devait y avoir alors beaucoup d’espoir et de croyance, représentés bien sûr par les innovations comme les lotissements et toute l’urbanisation en général. Pour moi, tout cela est tellement violent. Pour d’autres, c’est juste normal. Pour vous, ça pourrait être un cas intéressant d’étude. Nous nous référons tous à nos propres expériences. Nous sommes liés aux souvenirs de l’éducation qui détermine notre propre point de vue, notre compréhension. Cette architecture est devenue le symbole de l’égalitarisme. Je ne l’ai jamais expérimenté, juste imaginé. Je ne le comprends pas. Que de la surface et de l’idéologie. Nous alimentons tous nos visions pour les tenir en vie. Ici, quelque chose est effacé. Je pense encore BON DÉBARRAS ! Mais, pour la dame qui vivait ici, c’est une toute autre histoire. Elle a fini par accepter et désormais fait visiter à des inconnus ce qui a été sa MAISON.
Texte de Simone Stoll, traduction F. Finizio
|