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Sans titre, 2011
Cuirs rouges, polystyrène, tissu.
Dimensions variables
Vues de l'exposition Balibary, Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence, 2013
Œuvre réalisée avec le soutien de la Réunion des Musées Nationaux Photographies : J. Bernard
Depuis les cintres de la représentation fantasmée pendent en grappes plus ou moins compactes des monceaux de cuir rouge. La masse du décor se révèle plus précisément quand on y pénètre. Les détails sont ouvragés, là un pompon cavalier, ici un tressage savant. L’odeur de la bête est encore là, même si celle-ci est partie en oubliant sa pelisse au vestiaire du théâtre.
Il s’agit ici d’un pénétrable, comme on parlerait d’un humain ou d’un animal qui lui aussi le serait, à son corps consentant, bien sûr. On déambule déjà dans la matière alors qu’on avait seulement jaugé l’aspect extérieur, mais c’est trop tard une fois le Rubicon franchi, la politesse la plus élémentaire exige que l’on demeure à l’intérieur. De la chair il ne reste que la couleur, on le sait. On sait aussi qu’elle est devenue saucisse, steak ou rôti, puis excréments puis plus rien et qu’on est un peu complice de ce destin. Mais on se re-concentre et on profite du décor, encore un peu, encore un peu. A.M. |
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Hyphen, 2013
Empreintes d’images sur Transcryl entre deux plaques de verre encadrées
80 x 60 cm Vues de l'exposition Balibary, Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence, 2013 Photographies : J. Bernard
Des hommes et des femmes, sous l’effet de substances chimiques, de la foi, de la répétition ou d’un mélange des trois, subissent un traitement particulier et, de ce fait, deviennent traits d’union entre notre monde matériel et des espaces-temps plus dilatés où le champs des possibles, malaxés par quelques divinités, paraît plus vaste. Quand en haut quelqu’un parle, simples instruments, ils transmettent. Ailleurs et plus tard, leur image (de basse qualité comme on dirait de basse extraction) subit elle aussi un traitement spécifique. Nappée d’une substance aqueuse, baignée puis pelée, elle est ensuite encapsulée dans une gangue de verre, bloquée par un besoin d’exposition propre à l’occident un besoin de comprendre là où il n’y aurait qu’à croire. A.M.
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Sans titre (Récamier), 2009
Broderies au point de Poste sur banquette «Récamier»
68 x 96 x 44 cm
Vues de l'exposition Balibary, Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence, 2013 Photographies : J. Bernard
Si quand on recule pour observer la peinture, on se cogne parfois sur une sculpture, on peut aussi parfois buter sur un meuble posé là pour soulager notre long effort de contemplation. Cela arrive parfois dans des musées où la beauté est offerte, débitée en tranches, au plus grand nombre à chacun sa poignée de secondes devant un chef d’œuvre. Mais cela devient de plus en plus rare. Cela peut aussi se produire dans un salon bourgeois où l’on cause et où les tableaux ne sont souvent que des preuves d’appartenance de classe qui flattent l’ego et impressionnent les invités un salon comme celui de Madame Récamier, un salon où, de l’indolence au grand sommeil, puis aux asticots, la marge de progression reste faible. A.M.
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Anticipation, 2013
Bois, moquette, système sonore
30 x 150 x 300 cm Vue de l'exposition Balibary, Pavillon de Vendôme, Aix-en-Provence, 2013 Photographies : J. Bernard
Dans un temps rituel, l’anticipation n’est pas de mise. Même si l’on sait précisément ce qu’il va se passer, on n’y pense pas. Même si on connaît précisément le déroulé des opérations, on feint la stupeur. C’est la magie du spectacle être complice.
Ne pas attendre un moment précis mais jouir d’un flux et repousser le temps de l’analyse, de la froideur, du démontage sur la table de dissection théorique des tenants et aboutissants de l’oeuvre. Une fois la représentation close, les pièces à présent en vrac sur le plan de travail, on peut alors recomposer dans le temps et dans l’espace une manière de suspense à rebours où le spectateur toujours complice, mais autrement retrouvera ses repères chamboulés avec plus ou moins de bonheur selon les capacités de l’artiste.
Une autre représentation commence alors. A.M. |
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